PRATIQUE – Cigarette électronique, sac plastique, chewing-gum… Des objets ou aliments courants en France sont interdits dans certains pays. Gare à ne pas les emporter dans vos bagages.
Vous préparez un voyage en Asie ou aux États-Unis ? Vous ne pouvez pas tout mettre dans votre valise. La plupart des interdictions sont déjà bien connues des touristes, notamment celles qui concernent les denrées périssables (fruits, viande, plantes…), les produits dangereux (armes, explosifs…) et les contrefaçons. Les autorités d’un pays peuvent aussi interdire des tenues ou des marchandises susceptibles de heurter les croyances religieuses ou les opinions politiques.
Mais d’autres règles ont de quoi surprendre, nous, voyageurs français. Des objets, aliments ou médicaments de la vie quotidienne sont prohibés dans certains pays. Leur usage ou leur simple introduction sur le territoire peut conduire à une confiscation, une amende ou, pire, une peine d’emprisonnement. Un conseil : bien lire les fiches pays éditées par France Diplomatie (ministère des Affaires étrangères), en particulier l’onglet «Entrée / Séjour».
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Le chewing-gum
Vous prévoyez un séjour à Singapour ? Videz vos poches à la recherche d’un éventuel paquet de chewing-gum. Dans la cité-État asiatique, il est non seulement interdit de mâcher cette gomme en public, mais aussi d’en importer, même pour un usage personnel. Connu pour ses règles de vie strictes (ne pas tirer la chasse d’eau est un délit, par exemple), Singapour applique cette interdiction depuis 1992 afin de garder ses rues propres. Le site de la douane singapourienne précise que seules sont autorisées les gommes à mâcher thérapeutiques approuvées par le ministère de la Santé national.
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La cigarette électronique
Certains pays, principalement en Asie du Sud-Est, interdisent à la fois la possession d’une cigarette électronique et le vapotage en public. C’est notamment en cas au Cambodge, en Inde, en Indonésie et en Thaïlande. Dans ce dernier, la simple possession d’une cigarette électronique, interdite depuis 2014, peut être punie d’une amende de 100.000 bahts (3000 €). Une Française l’a appris à ses dépens en février 2019 lorsque des policiers l’ont détenue pendant quatre jours et lui ont infligé une amende de 1100 €.
Dans d’autres destinations touristiques, les restrictions sont plus souples. Au Japon et à Hongkong, la cigarette électronique est autorisée si elle ne contient pas de nicotine. En Finlande, les voyageurs ne peuvent pas posséder plus de 10 ml de e-liquide. Dans tous les cas, le vapotage en public est interdit. Pour connaître la réglementation pays par pays, le site globaltobaccocontrol.org (en anglais) est régulièrement mis à jour par l’Institut mondial de lutte anti-tabac (The Institute for Global Tobacco Control).
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Les médicaments à base de codéine
En été 2014, une Française a été arrêtée par les autorités géorgiennes à cause… d’une boîte de Dafalgan codéiné. Ce médicament, vendu en France sans ordonnance jusqu’en 2017, est indiqué notamment contre les maux de tête. Il contient deux antalgiques, le paracétamol et la codéine. Or, cette dernière molécule est considérée comme un stupéfiant en Géorgie. Entrer sur ce territoire avec cette substance reste possible au prix de lourdes démarches administratives décrites sur le site de l’ambassade de France à Tbilissi. Quant à la touriste, elle a pu quitter le pays après un procès et le règlement d’une amende de 2500 €.
Un conseil : vérifiez si les médicaments que vous emportez sont autorisés dans le pays de destination. Certaines substances tout à fait anodines dans un pays peuvent être prohibées dans un autre. Par exemple, les médicaments contenant de la pseudo-éphédrine (dont font partie Actifed et Humex) sont interdits au Japon, même sous forme thérapeutique. Si vous suivez un traitement, pensez à vous munir de votre ordonnance et à la faire traduire en anglais. Les rubriques «Santé» et «Entrée/Séjour» des fiches pays de France Diplomatie sont, là encore, une bonne source d’information.
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Les sacs plastiques
Quelques pays sont en avance en matière de transition écologique. Peut-être trop en avance pour la plupart des touristes. En Afrique, 34 pays ont banni les sacs en plastique, responsables d’une pollution monstre sur le continent. Une interdiction qui vaut à la fois pour les locaux et pour les étrangers. Le Kenya est l’un des pays les plus répressifs en la matière. Depuis août 2017, l’usage ou la détention d’un sac plastique (y compris ceux des boutiques de duty-free) peut conduire à une amende de 32.000 € et quatre ans de prison.
En juin 2019, la Tanzanie a durci ses règles à son tour. Le gouvernement invite les touristes à se débarrasser des sacs plastiques avant leur entrée dans le pays, comme le rappelle l’ambassade de France à Dar es Salaam. Les trousses de toilette en plastique sont autorisées, à condition de ne pas les laisser sur place. Les contrevenants risquent une amende de 80 € et une peine de prison maximale de sept jours. Des sanctions volontairement légères.
Les autorités expliquent ne pas vouloir «rendre les choses désagréables pour les touristes. Il s’agit simplement de souligner la nécessité de protéger l’environnement et de garder notre pays propre et attractif ; les visiteurs que nous accueillons devront accepter les contraintes mineures qui en découlent.»
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Les Kinder Surprise
Gare à ne pas apporter n’importe quel chocolat à son oncle d’Amérique. Le Kinder Surprise est proscrit aux États-Unis depuis 1938, année d’application du Federal Food, Drug and Cosmetic Act. Cette loi, antérieure à la création du Kinder Surprise (en 1975), interdit de placer un produit non comestible à l’intérieur d’un produit comestible afin d’éviter tout risque d’étouffement. C’est notamment pour cette raison que les pâtissiers américains ne mettent pas la fève dans la galette des rois mais la vendent séparément.
«Les œufs Kinder sont interdits car ils contiennent une surprise, cachée à l’intérieur, qui présente un danger d’étouffement et d’aspiration pour les enfants de moins de trois ans. Ils ne peuvent pas être importés aux États-Unis et seront confisqués et détruits», rappelle la douane américaine dans un avertissement. Depuis 2018, l’entreprise Ferrero est autorisée, pour la première fois, à vendre des Kinder Surprise aux États-Unis. Pour respecter la loi, le jouet et le chocolat sont vendus séparément. Seule cette version est autorisée sur le sol américain.
Publié en novembre 2019, cet article fait l’objet d’une mise à jour.