Les visiteurs à la journée devront bientôt s’acquitter d’une taxe de séjour. Un moyen pour la Sérénissime de limiter l’afflux de voyageurs journaliers.
Venise donne un nouveau tour de vis pour lutter contre le tourisme de masse et ses effets délétères sur son si fragile écosystème. Après l’interdiction des bateaux de plus de 25.000 tonnes dans son centre historique et la fermeture des boutiques de souvenirs, le prochain chantier de la Cité des Doges est l’instauration, annoncée en 2021, d’une taxe destinée aux visiteurs à la journée. Cette mesure, qui devait prendre effet en juin, a finalement été reportée au 16 janvier 2023, a fait savoir vendredi 1er juillet Simone Venturini, conseiller en charge du Tourisme pour la ville, parlant d’une «grande révolution». Ceux qui ont prévu de visiter Venise cet été ne seront donc pas mis à contribution.
À compter de cette date, pour accéder à la ville, le visiteur devra s’acquitter d’une taxe qui ira de 3 à 10 €, selon la période de l’année et la fréquentation de la Sérénissime à l’instant T. Un site web permettra de réserver sa venue et des «tourniquets» seront installés aux points d’entrée de la lagune pour contrôler l’arrivée des visiteurs. Les amendes en cas de non-respect du droit d’entrée s’établiront entre 50 à 300 €. Ceux qui résident à l’hôtel à Venise en seront exemptés, puisqu’ils sont déjà soumis à une taxe de séjour sur leurs nuitées, tout comme les enfants de moins de six ans, les visiteurs qui participent à des événements culturels et sportifs et les personnes à mobilité réduite, selon Travel Weekly.
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Reste encore à délimiter le périmètre de la lagune qui sera concerné par la mesure : Bloomberg croit savoir que le Grand Canal et les îles périphériques du Lido, de Murano et de Tocello seraient concernés.
Nous ne voulons pas que les gens arrêtent de visiter Venise, au contraire. Nous souhaitons qu’ils restent plus longtemps
Simone Venturini au Figaro
Interrogé sur cette mesure par Le Figaro en août 2021, Simone Venturini assurait que le montant fixé était délibérément bas, car «l’argent n’est pas le sujet». «Nous ne voulons pas que les gens arrêtent de visiter Venise, au contraire. Nous souhaitons qu’ils restent plus longtemps, trois ou quatre jours idéalement.» Selon lui, toutes les sommes collectées seront réinvesties dans les transports, la propreté et la sécurité pour offrir une meilleure expérience aux voyageurs, et une qualité de vie supérieure pour les habitants. «Nous subissons les critiques de ceux qui pensent que nous allons transformer Venise en Disneyland. C’est un risque, on le sait, mais la jeune génération nous regarde et nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant ce surtourisme qui menace notre Cité», concluait-il.
Nombreuses sont les destinations qui instaurent la réservation obligatoire, des jauges et des quotas pour limiter l’afflux de visiteurs et ainsi lutter contre le surtourisme. Dernier exemple en date : la calanque de Sugiton, près de Marseille, qui réserve l’accès à deux de ses criques à 400 personnes par jour depuis le 26 juin. Les visiteurs contrevenant à cette règle seront condamnés à une amende de 68 euros.
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