JOURNÉES DU PATRIMOINE – Classées aux Monuments historiques, remarquables par leur architecture, certaines sont des lieux de visite à part entière. Dix gares coups de cœur à découvrir au fil de ses voyages en train.
Elles sont la porte d’entrée des voyages en train. Grandes ou petites, désaffectées ou toujours grouillantes de monde, les gares font partie d’un patrimoine ferroviaire que la SNCF invite régulièrement (re)découvrir, notamment lors des Journées européennes du patrimoine qui se tiennent ces samedi 17 et dimanche 18 septembre (programme disponible ici). Mais ces gares s’apprécient tout le reste de l’année, que l’on soit passager ou simple badaud. Les internautes sont invités du 19 au 30 septembre à voter en ligne parmi les 12 qui concourent au titre de «Plus belle gare de France».
De Limoges à Paris en passant par Dinan et Metz, notre sélection de jolies gares classées aux Monuments historiques à découvrir dans l’Hexagone.
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La gare de Limoges-Bénédictins
Parmi les premières gares à être classée aux Monuments historiques en 1975, celle de Limoges-Bénédictins impressionne par son style qui emprunte à plusieurs courants artistiques, comme l’Art Nouveau et l’Art déco. Ouverte en 1856 par la Compagnie Paris-Orléans au cœur du principal nœud ferroviaire du Limousin, elle est notamment desservie par les Intercités entre Paris et Brive-la-Gaillarde et Toulouse. L’édifice est reconnaissable à son campanile qui culmine à 67 mètres. Le saviez-vous ? Les horloges qui la dominent affichent deux minutes d’avance pour permettre aux voyageurs de ne pas rater leur train.
Gare de Limoges-Bénédictins, 4 place Maison Dieu, 87036 Limoges.
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La gare de Metz-Ville
Pour la troisième année consécutive, la gare de Metz a été élue «plus belle gare de France» en janvier 2021 à l’issue d’un concours en ligne initié par la SNCF. Elle n’est pas candidate à sa propre succession lors de la 4e édition du concours afin de laisser sa chance aux autres gares candidates. Bâti en grès de Niderviller dans le style néo-roman, l’édifice a été construit entre 1905 et 1908 pendant la période d’annexion allemande de l’Alsace et de la Lorraine. Le décor des façades évoque d’ailleurs les conquêtes de l’Empire allemand. Tout comme le hall et l’ancien buffet, elles sont protégées grâce à l’inscription du site aux Monuments historiques en 1975.
Gare de Metz-Ville, 1 place du Général de Gaulle, 57000 Metz.
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La gare La Rochelle-Ville
Le campanile de 45 mètres (plus haut que les tours du port), de même que les façades, les toitures, le hall et les mosaïques, sont classées depuis 1984. La gare de La Rochelle-Ville, qui emprunte à la fois au style renaissance et Art déco, a été mise en service en 1878 et faisait partie de la ligne de Nantes-Orléans à Saintes. Elle est aujourd’hui reliée à Paris en 2h40 en TGV. Le parvis et les alentours du bâtiment font l’objet de travaux de réaménagement qui doivent s’achever d’ici à la fin de l’année 2022.
Gare de La Rochelle-Ville, place Pierre Semard, 17000 La Rochelle.
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La gare Paris-Nord
C’est celle de tous les superlatifs. Avec 700.000 voyageurs par jour (dont 500.000 rien que pour le RER), Paris-Nord est la gare la plus fréquentée de France et d’Europe. Ses 32 voies (dont quatre souterraines) accueillent à la fois des Transilien, des RER, des TER, des TGV et des trains internationaux (Eurostar et Thalys) desservant quatre pays.
Inaugurée en 1846, la gare devient rapidement trop petite face à un flux grandissant de voyageurs. En 1864, elle est démolie et reconstruite en plus grand dans un style néo-classique et moderne. Les pierres sont réutilisées pour la construction de la façade de la gare de Lille-Flandres. Son immense façade comporte 23 statues représentant les villes desservies autrefois par la Compagnie des chemins de fer du Nord (Londres, Amsterdam, Dunkerque…). Paris-Nord doit faire l’objet d’une rénovation, mais le projet initial, annulé en septembre 2021, va laisser place à un réaménagement moins ambitieux d’ici à 2024.
Gare de Paris-Nord, 18 rue de Dunkerque, 75010 Paris.
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La gare de Strasbourg
Sa verrière a été installée en 2007 lors de l’ouverture de la ligne à grande vitesse Est-Européen. Une touche de modernité qui englobe la façade du bâtiment historique, construit en grès rose des Vosges, inauguré en 1883 par l’administration allemande. Troisième gare régionale la plus fréquentée après Lille-Flandres et Lyon-Part-Dieu, la gare de Strasbourg est classée aux Monuments historiques depuis 1984. Elle est desservie par les TER et les trains à grande vitesse français (TGV inOui et Ouigo) et allemands (ICE).
Gare de Strasbourg, place de la Gare, 67000 Strasbourg.
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La gare de Trouville-Deauville
Cette porte d’entrée sur la Côte fleurie a été inaugurée en 1931. Les façades et toitures, le grand hall des voyageurs, les quais avec les abris et les lampadaires et luminaires sont classés depuis 2010. L’édifice ressemble à la gare de Pointe Noire au Congo, construite la même année et par le même architecte, Jean Philippot, également dans un style néo-normand. La destination est reliée à Paris en 2h20 en train Nomad. Pendant la période estivale, des TER font la liaison avec Cabourg.
Gare de Deauville-Trouville, place Louis Armand, 14800 Deauville.
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La gare de Tours
Construite entre 1896 et 1898, la gare de Tours est classée aux Monuments historiques depuis 1984. Dans le hall, les voyageurs peuvent admirer 18 tableaux en céramiques de style Art déco des années 1920 représentant de destinations françaises originellement desservies par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans et les Chemins de fer de la Vendée. Comme les gares parisiennes, celle de Tours a la particularité d’être en cul-de-sac et d’être ainsi le terminus de la quasi-totalité des trains. L’accès à Tours se fait aussi grâce à une seconde gare, celle de Saint-Pierre-des-Corps, distante de quelques kilomètres, desservie notamment par les TGV entre Paris et la côte Atlantique.
Gare de Tours, place du Général Leclerc, 37000 Tours.
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La gare de Dinan
L’extérieur n’a rien d’exceptionnel. Mais faire les cent pas dans le grand hall permet d’admirer tout ce qui fait le charme de cette gare : ses fresques et mosaïques, seuls éléments à être inscrits aux Monuments historiques depuis 1986. L’une représente un plan de la ville de Dinan, cœur de la Bretagne médiévale, l’autre une carte des chemins de fer de la région. Mise en service en 1879, la gare est aujourd’hui reliée à Dol-de-Bretagne et Saint-Brieuc par le TER. Elle abrite un Musée du Rail qui ravira les passionnés de modélisme ferroviaire.
Gare de Dinan, place du 11 Novembre 1918, 22100 Dinan.
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La gare de Toulouse-Matabiau
Si la gare primitive a accueilli son premier train en 1856, le bâtiment voyageurs actuel, construit en pierre de Saintonge, date quant à lui de 1905. Elle occupe l’ancien emplacement d’un abattoir de bovins datant de l’époque médiévale, d’où son nom de Matabiau qui vient de l’occitan «mata buoù» (littéralement «tuer le bœuf»). Pau, Bayonne, Carcassonne… Construite en un temps record, (un an et demi) la gare de Toulouse comprend un pavillon central et deux ailes. En forme de U, comme la gare actuelle, le bâtiment est toutefois plus petit et beaucoup moins haut que le bâtiment actuel.
En 1864, la première marquise est créée par l’entreprise de Gustave Eiffel. En 1895 une marquise supplémentaire est rajoutée. Les 26 principales villes desservies autrefois par la Compagnie des chemins de fer du Midi sont représentées par des blasons ornant la façade du bâtiment voyageurs.
Gare de Toulouse-Matabiau, boulevard Pierre Semard, 31500 Toulouse.
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La gare de Canfranc
Si elle ne figure pas aux Monuments historiques, la gare de Canfranc est classée bien d’intérêt culturel depuis 2002. Inaugurée en 1928 selon la volonté du roi d’Espagne Alphonse XIII et du président français Gaston Doumergue, elle n’a jamais eu le succès escompté. Aussi grande que Saint-Lazare à Paris, cette gare internationale construite dans les Pyrénées à la frontière franco-espagnole n’a accueilli à son apogée qu’une cinquantaine de voyageurs par jour. Le déraillement d’un train de marchandises en 1970, qui a occasionné l’arrêt du trafic côté français, a précipité son déclin.
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Aujourd’hui, la gare ne voit passer qu’un seul train espagnol par jour vers Saragosse. Mais pas encore de train français à l’horizon. Un projet de prolongement de la ligne TER Pau-Bedous jusqu’à Canfranc est à l’étude et permettrait de ressusciter la ligne historique de Pau à Saragosse. Un hôtel de luxe aménagé dans une partie de l’édifice, dont les premières images ont été dévoilées début 2022, devrait accueillir ses premiers clients en décembre prochain. En attendant, des visites guidées sont proposées de juin à septembre par l’office de tourisme de Canfranc.
Gare internationale de Canfranc, 22880 Canfranc-Estación, province de Huesca, Espagne.
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