Profitant d’un climat exceptionnel entre mer et montagnes, la troisième ville de Provence-Alpes-Côte d’Azur est la destination idéale pour conjuguer découvertes culturelles, escapades nature et farniente.
Nichée au cœur de l’une des plus belles rades de Méditerranée, Toulon est célèbre pour sa base navale, son ensoleillement record – autour de 300 jours par an – et, évidemment, son club de rugby à XV, le fameux « RCT ». Depuis quelques années, la ville a entamé une mue spectaculaire, rénovant ses quartiers historiques et développant son offre culturelle. À moins de 4 heures de TGV de Paris, 2h40 de Lyon et seulement 65 km de Marseille, la cité varoise mérite plus que jamais une visite.
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Car Toulon est avant tout un site naturel d’exception. La « petite rade », au sein de laquelle se blottissent la ville, les ports et l’arsenal, est refermée par la presqu’île de Saint-Mandrier et la grande jetée, construite au XIXe siècle. Au-delà, la « grande rade » court jusqu’à Hyères-les-Palmiers et la presqu’île de Giens, qui la sépare du large. L’ensemble est dominé par les monts toulonnais, une barrière de calcaire particulièrement abrupte dont le sommet le plus emblématique n’est autre que le mont Faron, accessible en téléphérique.
Abri sûr pour les navires, le havre de Toulon est convoité dès l’antiquité. Victime de nombreuses attaques, la rade est largement fortifiée mais il faut attendre les travaux entrepris à partir de 1679 par Vauban pour qu’elle soit enfin sécurisée. La ville devient alors le principal arsenal et port militaire français sur la Méditerranée, accueillant aussi les galères royales puis le bagne. En 1793, Toulon la royaliste se donne à la marine anglaise : elle est reprise grâce à un jeune capitaine, Napoléon Bonaparte. Aujourd’hui, la ville héberge les fleurons de la marine française comme le porte-avions Charles-de-Gaulle ou les sous-marins nucléaires. Les visiteurs qui se passionnent pour cette histoire entreront au musée national de la Marine , qui retrace l’épopée maritime de Toulon.
Entièrement réhabilité, le centre historique a retrouvé son décor à la Pagnol – ou plutôt à la Raimu, natif de la ville. La cathédrale Notre-Dame-de-la-Seds cache quelques merveilles, notamment un spectaculaire retable baroque. Le sud du quartier, avec ses places pleines de soleil et ses ruelles colorées, n’a pas toujours été aussi tranquille : surnommé « Petit Chicago » par les marins en permission, c’était autrefois un secteur interlope fréquenté par les filles de joie. De l’histoire ancienne désormais…
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Depuis 1950, le port de plaisance est bordé par La Frontale, une série d’immeubles modernistes signés Jean de Mailly. Cet ensemble exceptionnel, bâti à la suite des destructions de la Seconde Guerre mondiale, a été récemment rénové. Il offre ses motifs et couleurs aux promeneurs déambulant sur les quais, avec vue sur les ferries appareillant pour la Corse ou la Sardaigne.
En partie imaginée par le baron Haussmann – qui fut le préfet du Var avant d’être celui de la Seine – la haute ville présente une architecture bien différente, typique du Second Empire : hauts immeubles bourgeois en pierre, balcons en fer forgé, fontaines allégoriques… Avec sa façade néoclassique et ses colonnes, l’opérade Toulon évoque même le Palais Garnier, construit treize ans après lui. Non loin, le nouvel écoquartier Chalucet a été bâti autour d’un merveilleux jardin. Il est bordé par le musée d’Art de Toulon – fraîchement modernisé –, une superbe médiathèque ainsi que des écoles d’art, comme Camondo Méditerranée.
À l’est du centre-ville, le Mourillon cultive ses airs de village avec ses maisons agrémentées de jardins, ses places ombragées de platanes, ses terrasses et son marché extérieur. Le quartier est aussi celui des plages, distantes de quelques pas seulement : leurs bars et restaurants « les pieds dans le sable » s’animent une grande partie de l’année. Au-delà débute la corniche, avec ses criques et ses caps, promesses de journées de farniente inoubliables. En visite le temps d’un week-end, voici les immanquables à glisser dans votre programme.
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La balade incontournable : le Toulon provençal
De ravissantes placettes plantées d’oliviers, des immeubles colorés piquetés de volets bleus, des fontaines dont le glouglou invite à la décontraction : le centre ancien de Toulon a le goût de la Provence. Comme son légendaire marché du Cours Lafayette, chanté par le toulonnais Gilbert Bécaud ; sa place Puget, rafraîchie par une curieuse fontaine aux airs de source naturelle ; sa « rue des arts », occupée par des galeries et artisans, ou encore la rue Paul-Lendrin et ses irrésistibles alignements de platanes. Récemment rénovées, les jolies halles des années 1930 accueillent une ribambelle de comptoirs gourmands à fréquenter à l’heure de l’apéritif… Avant de rejoindre les terrasses de la place de l’Équerre, devenue l’épicentre des soirées toulonnaises.
Visites guidées organisées par l’office de tourisme (12, pl. Louis-Blanc, 83000 Toulon ; tél. : 04 94 18 53 00).
L’événement culturel à ne pas manquer : la Design Parade
Organisée par la passionnante villa Noailles de Hyères, la Design Parade est devenue l’un des rendez-vous culturels incontournables de Toulon. Il s’agit à la fois d’un concours et d’un festival qui mettent l’architecture d’intérieur à l’honneur dans différents lieux de la ville. Cette année, les visiteurs auront le plaisir de découvrir, en plus des œuvres des jeunes artistes de la compétition officielle, les créations des lauréats de l’édition 2021 ainsi que celles de Rodolphe Parente, président du jury. L’Hôtel des Arts présentera en parallèle l’exposition Intérieurs Modernes (1920-1930), une exceptionnelle sélection de mobilier issue des collections du Centre Pompidou. Des œuvres de Charlotte Perriand, Eileen Gray, Robert Mallet-Stevens, Pierre Chareau, Le Corbusier ou Jean Prouvé seront de la partie…
Design Parade : expos gratuites jusqu’à fin oct. Hôtel des Arts, 236, bd du Général-Leclerc, 83000 Toulon. Tél. : 04 94 93 37 90.
La table de l’été : La Calanque
Cachée dans la merveilleuse anse Magaud, cette adresse les pieds dans l’eau est désormais gérée par Stéphane Lelièvre, chef réputé du restaurant voisin des Pins Penchés. On y déguste une délicieuse cuisine méditerranéenne, forcément estivale, qui fait honneur aux recettes du pays et aux produits de la mer. Ainsi, on hésite longuement entre l’anchoïade et la tempura de légumes, avant de craquer pour un tartare de thon rouge, une bouillabaisse de moules ou la spécialité de la maison, les spaghetti-langouste. Les cocktails et mocktails maison accompagnent à merveille les mythiques couchers de soleil toulonnais, les yeux perdus dans la Grande Bleue. Pour un repas complet, compter de 50 à 60 €.
La Calanque, Anse Magaud, 367 chemin de la Mer, 83000 Toulon. Tél : 04 94 01 01 02. En été, ouvert tous les jours sauf lundi.
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Le spot de baignade irrésistible : l’anse Méjean
Bordée par de pittoresques cabanons de pêcheurs, cette crique de rêve est baignée par une eau turquoise, qui invite à des baignades sans fin. Pour en profiter, on s’installe sur les gros rochers plats ou sur la petite plage de sable, étroite mais séduisante. L’ensemble distille une atmosphère incomparable, qui transporte le visiteur dans une Méditerranée rêvée. À midi, on déguste avec bonheur quelques fritures de poissons ou un bar grillé à la terrasse de L’Escale, un resto posé au bord de l’eau. Le plus simple pour rejoindre l’anse Méjean, c’est de s’y rendre en bus urbain.
Compter 40 min. de marche depuis Le Mourillon. Bus n°23 depuis la gare. L’Escale : 4, sentier des Douaniers, 83000 Toulon. Tél. : 04 94 36 06 64.
Le plus beau panorama : le mont Faron et son téléphérique
Il permet aux Toulonnais ainsi qu’aux nombreux touristes d’accéder du pied de la montagne au sommet à environ 584 mètres d’altitude : le mont Faron. Photo presse
C’est le seul téléphérique du littoral méditerranéen français, inauguré dès 1959. Il permet de grimper sans effort jusqu’au sommet du mont Faron, perché à 544 m d’altitude. Depuis les nacelles, le panorama extraordinaire sur la rade de Toulon se dévoile au fil de la montée ; la vue porte même jusqu’aux îles d’Or et au cap Canaille. Une fois arrivé au terminus du téléphérique, il est possible de s’engager sur différents sentiers sillonnant cette montagne urbaine plantée d’oliviers sauvages, de chênes verts, de pins d’Alep et de lentisques. Attention toutefois, l’accès aux sentiers est souvent interdit en été à cause du risque d’incendie.
Téléphérique du mont Faron, 2 bd Amiral-Vence, 83200 Toulon. Tél. : 04 94 92 68 25. Compter 8 € l’A/R.
L’excursion à programmer : une traversée de la rade en bateau
Pour découvrir les beautés de la rade, rien ne vaut une traversée au fil de l’eau. Le bus maritime qui file en direction du quartier des Sablettes – appartenant à la ville de La Seyne-sur-Mer – longe les nombreux forts occupant les points stratégiques du littoral. Après avoir découvert la magnifique plage de sable des Sablettes, on rejoint sans difficulté la corniche de Tamaris, lotie de magnifiques villas mauresques. George Sand et Chopin avaient leurs habitudes par ici… Autre option pour découvrir la rade, embarquer pour une truculente visite commentée d’une heure, qui permet en prime d’approcher de l’arsenal militaire, fermé aux visites.
Gare maritime : quai Cronstadt, sur le port de plaisance. Pour Les Sablettes ou Tamaris, ligne 18M. Excursions commentées avec Les Bateliers de la Rade.
[Initialement publié en juillet 2021, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.]