GUIDE – Les premières stations du Valais se trouvent à 5h30 de train de Paris ou 4h30 de Lyon. Au menu : un ski aérien, certes. Mais aussi se faire conter l’histoire de ce chic bout de Suisse hors du temps et de ses sommets fascinants. Et se laisser porter par un après-ski spontané.
Zermatt, Crans-Montana, Verbier : des patronymes qui parlent aux skieurs avertis. Et pour cause : les domaines skiables valaisans offrent de 100 à 400 km de pistes et s’étagent de 1 700 à 3 000 m d’altitude, ce qui promet un bel enneigement jusqu’au printemps. Les forfaits de ski sont un peu plus chers qu’en France, à domaine comparable, bien que la tarification dynamique gomme les écarts à condition de s’y prendre tôt. Le panorama sur la couronne des 4 000 (45 sommets dépassent cette altitude, dont le sculptural Mont Cervin ou «Matterhorn») et la vallée du Rhône tapissée de 5000 ha de vignes composent la carte postale du Valais, canton blotti au sud-ouest de la Suisse.
Les ambiances sont contrastées entre l’iconique Zermatt, germanophone et dont la clientèle étrangère, pas forcément skieuse, défile à longueur d’année ; Verbier attachée à sa francophonie et qui compte 80% de skieurs dans sa clientèle ; ou Crans-Montana qui se réinvente, certes dans le haut de gamme, en s’émancipant du traditionnel « tout bois, tout fromage ».
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Verbier se veut plus sportive et conviviale que Zermatt et observe avec perplexité la mutation de Crans-Montana, sa voisine francophone. Les prix, globalement plus élevés en Suisse qu’en France, ont tendance à se valoir dès qu’on entre dans la catégorie haut-de-gamme. Mais côté budget, il faudra compter au minimum sur une enveloppe au moins aussi élevée que dans les grandes stations de Haute Tarentaise. Partout, on déguste une cuisine gourmande largement influencée par l’Italie proche et on bénéficie d’un petit sourire entendu quand on décline sa nationalité. Révélation, on apprend qu’on parle le français avec l’accent français. À méditer !
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Zermatt, l’iconique
Cette grosse bourgade millénaire fait partie des trois villes les plus mythiques des Alpes aux côtés de Courmayeur et Chamonix. De cette station accessible en train de Täsch, on skie jusqu’en Italie et ne se lasse pas d’observer le Cervin dont les strates de schiste, marbre et gneiss exercent leur pouvoir d’attraction.
Ambiance
Zermatt est une ville de contrastes où la modernité des transports et des remontées mécaniques tranche avec les ruelles pavées, chalets anciens et hôtels du XIXe siècle. Ce combo attire une clientèle internationale, pas forcément skieuse, prête à dépenser plus que de raison pour des prestations parfois surcotées. La tradition, garante des lieux, maintient Zermatt au sommet de ce tourisme helvétique, haut de gamme, alimenté en partie par des tour-opérateurs.
Domaine skiable
Les 200 km de pistes et 2 200 m de dénivelé dévoilent par poignée les géants environnants tel le mont Rose, le Breithorn ou le Cervin pour n’en citer que trois parmi les… 38 qui dépassent 4 000 m dans la région. La neige, souvent excellente en raison de l’altitude, ainsi que des pistes rouges et bleues pour l’essentiel, promettent du grand ski. On glisse en forêt dans les secteurs bas du Rothorn et du Gornergrat et on sent l’altitude à partir des gares intermédiaires situées à 2 500 m. Le versant italien, côté Breuil Cervinia, compte 160 km de pistes ensoleillées.
Hors ski
Les non-skieurs ont accès aux sommets du domaine et peuvent même randonner entre certaines gares du train à crémaillère du Gornergrat. Flâner dans Zermatt, notamment dans la partie ancienne d’Hinterdorf, est un incontournable. La visite du musée Zermatlantis, sous son toit de verre, retrace l’histoire de la vallée et des premières ascensions. Les amateurs de shopping trouveront les belles marques horlogères, des ski shops bien achalandés et même un Decathlon. Les gourmands apprécieront la cuisine valaisanne et ses inspirations italiennes mais seront surpris de tomber sur… un Mac Donald’s en plein centre.
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Crans-Montana, la stylée
Exposée plein sud et dominant la vallée du Rhône, Crans-Montana est une petite ville lovée sur plateau à 1 500 m et située à 5h30 de Paris en transport 100% ferré, grâce au nouveau funiculaire. Les 15 000 habitants à l’année insufflent une ambiance à la fois chaleureuse, branchée et sportive.
Ambiance
Les deux cœurs de station de Crans et Montana cultivent leur différence avec style. Crans regroupe les boutiques de luxe, galeries d’art et bars à cocktails rue du Prado tandis que Montana consacre une partie de son offre aux activités sportives, in et outdoor. Les deux ensembles se touchent, les architectures s’entrechoquent, retraçant 60 ans d’histoire contemporaine.
Domaine skiable
Le domaine, en grande partie boisé et orienté sud, grimpe jusqu’au glacier de Plaine-Morte, à presque 3 000 m. En face, la couronne des «4 000» s’étire du Cervin au Mont-Blanc. En aval, les 140 km de pistes, en majorité joueuses, parfois techniques comme la piste de Coupe du monde du Mont Lachaux, challengent les carveurs. Plus éprouvant, le rando park et ses 15 itinéraires sécurisés débouchant sur la piste, qui fait le bonheur des randonneurs à ski.
Hors ski
Les piétons et fondeurs peuvent s’exprimer sur une dizaine d’itinéraires étagés partant du Glacier de Plaine Morte et serpentant autour des sept lacs. Trente concerts dans l’année, un casino et 180 boutiques donnent corps à ce bel ensemble. Pour les sportifs, sept piscines, une patinoire et le Alaïa Chalet, un centre flambant neuf dédié aux disciplines alternatives remporte un franc succès auprès des 8-25 ans.
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Verbier, la sportive
Porte d’entrée occidentale du fabuleux domaine skiable des 4 Vallées, Verbier est reliée à Genève aéroport (2h30) par le Verbier express en saison. Ce gros village de 4 000 habitants à l’année se veut chic et sportif.
Ambiance
Malgré un positionnement haut de gamme assumé, Verbier incarne ces stations valaisannes où freerider, PDG et artisans se racontent leur journée devant un verre de Fendant. « On est plutôt Gore-Tex que fourrure » plaisantent les locaux. Le cœur s’articule autour de la route de Verbier et la rue de la poste, l’après-ski s’égrène également dans les bars des beaux hôtels comme le Farinet et se termine au Farm Club depuis 1971 !
Domaine skiable
On ne fait pas les 4 Vallées, plus grand domaine suisse, en une journée. Les secteurs de moyenne altitude de Bruson, Nendaz-Veysonnaz et Thyon proposent du très bon ski en forêt. Les sommets du domaine incarnés par le Mont-Fort (3 330 m) et le Mont-Gelé (3 023 m) laissent place à un ski panoramique. Le freeride se décline sur onze itinéraires sécurisés non damés tandis que le ski de randonnée profite de huit itinéraires balisés.
Hors ski
Les non-skieurs en quête de hauteur accèdent au Mont-Fort par des télécabines fermées pour découvrir la nouvelle plateforme et son panorama à 360°. Ce périple peut se coupler avec la tyrolienne du Mont4Zipline pour un vol à 130 km/h au-dessus du glacier de Tortin. Quelques belles boutiques mais surtout des magasins de sport spécialisés cochent la case shopping. La gastronomie tient une bonne place avec la table d’Adrien (1* Michelin) situé dans l’hôtel 5* éponyme ainsi qu’une quarantaine de tables dans la station.
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Les alternatives : Champéry et Grimentz, deux stations-village reliées à un beau domaine
CHAMPÉRY
Situé à 5h30 de train de Paris via Lausanne TGV, Champéry (1050 m)est relié au domaine franco-suisse des Portes du Soleil (600 km de pistes). Le village s’étage face aux Dents du Midi et dispose d’un téléphérique qui monte à 2 000 m d’altitude. Le Palladium, un complexe multi-activités assure la tranche 16 -19h tandis que l’après-ski se tient dans la rue de ce village qui compte un peu plus de 1200 habitants à l’année.
GRIMENTZ
Situé à 6h de train de Paris via Lausanne TGV, Grimentz (1571 m) est une perle d’architecture, membre de l’association des plus beaux villages de Suisse, grâce à ses chalets multiséculaires. Deux télécabines desservent les secteurs de Bendola et Zinal, totalisant 120 km de pistes et grimpant jusqu’ à 2 880 m d’altitude. Des ruelles piétonnes, une vingtaine de restaurants et cinq hôtels en font une micro-station familiale hors du temps, avec près de 500 habitants à l’année.
Se rendre dans le Valais
En train : TGV Lyria direct au départ de Paris Gare de Lyon pour Lausanne (3h40) sur tgv-lyria.com. Correspondance CFF et/ou bus postal pour les stations sur cff.ch
En voiture : entre 45′ et 3h depuis les postes-frontières de Genève, Vallorcine et Saint-Gingolph suivant la destination finale.
Les stations les plus proches, à l’ouest, sont situées dans les Dents du Midi (domaine franco-suisse relié aux Portes du Soleil) tandis que les plus éloignées sont à l’est en Haut Valais : Zermatt, Saas-Fee.
Toutes les informations sont à retrouver sur myswitzerland et sur valais.ch