PRATIQUE – Le mouvement social des contrôleurs risque de laisser sur le carreau 200.000 voyageurs ce week-end. Votre TGV est annulé ? La bonne nouvelle : il existe d’autres solutions. La mauvaise : cela risque d’être plus long. Et plus cher.
En raison de la grève des chefs de bord de la SNCF du 22 décembre à 20h au 26 décembre à 8h, 2 TGV sur 3 sont maintenus le vendredi 23 décembre et la situation «devrait être similaire, voire légèrement plus dégradée» les deux jours suivants, prévient la SNCF. Parmi les 800.000 voyageurs attendus, 200.000 risquent de voir leur train annulé, estime la direction de SNCF Voyageurs. Les personnes concernées se feront rembourser le double du montant de leur billet, à condition d’en faire la demande avant l’heure de départ prévu, a annoncé la compagnie ce mercredi matin. Des perturbations ne sont pas à exclure lors du week-end du Nouvel an, la CGT et Sud-Rail ayant maintenu leur préavis de grève pour la période du 30 décembre au 2 janvier 2023. Heureusement d’autres solutions de transport s’offrent à celles et ceux qui souhaitent absolument traverser la France pour rejoindre leur famille pour le réveillon. Par le rail ou par la route, voici les alternatives.
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Le TER
La grève touchera davantage les TGV que les TER. Or la plupart des liaisons à grande vitesse sont doublées par des trains régionaux circulant sur des lignes classiques. Le temps de trajet est généralement multiplié par deux ou par trois mais reste acceptable sur certains trajets, comme entre Paris et Le Mans (2h10 au lieu de 55 minutes) ou Paris et Reims (2h au lieu de 45 minutes).
Exemples de liaisons en TER depuis Paris (les prix s’entendent sans réduction) :
- Reims : environ 2h au départ de Paris-Est avec TER Fluo ; 32,10 € le trajet,
- Lille : environ 2h10 au départ de Paris-Nord avec TER Hauts-de-France ; entre 20 et 39 € le trajet,
- Le Mans : environ 2h20 au départ de Paris-Montparnasse avec Aléop ; 24 € le trajet,
- Strasbourg : environ 4h45 au départ de Paris-Est avec TER Fluo ; 73,40 € le trajet en 2nde classe ; ce train passe également par Nancy,
- Lyon : environ 5h10 au départ de Paris-Bercy ; 65,60 € le trajet avec TER Bourgogne-Franche-Comté ; ce train passe également par Dijon.
Ces liaisons en trains régionaux sont difficilement trouvables sur SNCF Connect, le site ayant tendance à mettre en avant le TGV. Une fois dans les résultats, le mieux est d’utiliser la fonction «Filtrer par» et de cocher uniquement la case «TER». Autre solution : réserver directement auprès des sites TER des régions. Avantage : les prix des billets de TER sont fixes, contrairement à ceux du TGV qui varient selon la demande. Inconvénient : les sièges ne sont pas réservables, les passagers n’ont donc pas la garantie de voyager assis. Par ailleurs, les cartes Avantage de la SNCF ne sont pas utilisables dans toutes les régions. Vérifiez tout de même les prévisions de trafic à partir de 17h la veille du départ : les perturbations dans les TER varient d’une région à l’autre.
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Trenitalia
Si vous voyagez entre Paris, Lyon, Chambéry et Modane, les trains à grande vitesse de Trenitalia constituent une alternative aux TGV inOui et Ouigo. La compagnie italienne, installée en France depuis un an, n’est affectée par aucun mouvement social. Elle propose cinq allers-retours quotidiens entre Paris et Lyon, dont deux sont prolongés jusqu’à Turin et Milan, en Italie, à bord de ses Frecciarossa.
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L’autocar
Deux acteurs se partagent le marché du transport par autocar en France : l’Allemand Flixbus et le Français BlaBlaCar Bus. Les trajets sont généralement deux à trois fois plus longs qu’en TGV. Compter trois heures pour un Paris-Lille, six heures pour un Paris-Lyon ou un Paris-Bordeaux. L’autocar est néanmoins plus rapide sur certains axes transversaux (Bordeaux-Lyon, Toulouse-Grenoble…) et sur les liaisons non desservies par le TGV, vers la Normandie notamment.
Contacté par Le Figaro, BlaBlaCar Bus constate «une hausse des réservations de 35 % par rapport à la même période en 2021». La compagnie d’autocar prévoit de doubler la capacité de son réseau les 22 et 23 décembre, principalement sur les axes suivants : Paris-Strasbourg-Colmar, Paris-Lyon-Grenoble, Paris-Toulouse-Perpignan, Paris-Nantes et Paris-Rennes.
Qui dit hausse de la demande, dit flambée des prix. Si l’autocar est particulièrement économique en temps normal avec des billets à partir d’une dizaine d’euros, c’est loin d’être le cas en période de forte affluence. Ainsi, pour un Paris-Lyon le 23 décembre, il faut débourser 100 € aussi bien chez Flixbus que BlaBlaCar Bus. Comme dans l’aérien et le ferroviaire, les tarifs sont calculés en fonction du taux d’occupation (yield management): plus les cars se remplissent, plus les places coûtent cher…
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Le covoiturage
Aller d’un point A à un point B à bord du véhicule d’un particulier. C’est le principe du covoiturage, un marché dominé depuis plus de dix ans par le Français BlaBlaCar. La plateforme permet à un conducteur de partager ses frais (essence, péages…) en mettant ses sièges libres à disposition de voyageurs. Un peu plus rapide que l’autocar, ce mode de transport est légèrement plus cher. Même si les aires de covoiturage se multiplient, les points de départ et d’arrivée sont choisis par le conducteur. L’entreprise annonce que 300.000 sièges sont proposés sur la plateforme en ce week-end de Noël et que le nombre de réservation a doublé hier (jour où la grève à la SNCF a été confirmée) par rapport à la semaine précédente.
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La location de voiture
Autre alternative au train : la location de voiture, auprès d’agences classiques (Hertz, Avis…) ou de particuliers (Getaround, OuiCar…). Les sites DriiveMe et Hiflow Rent (anciennement LuckyLoc) proposent, quant à eux, des locations en aller simple à seulement 1 €. L’utilisateur devient alors convoyeur en rapatriant le véhicule (citadine, berline, utilitaire…) à un particulier ou à un professionnel. La location inclut l’assurance, un forfait kilométrique et une utilisation de 24 heures. L’essence et les péages sont à la charge du conducteur, qui peut annoncer son trajet sur un site de covoiturage.