LA SÉLECTION DU FIGARO – De la Méditerranée à la profondeur enivrante aux rochers bretons à l’odeur iodée en passant par la façade atlantique avec sa nonchalante et trompeuse douceur, voici nos plongées préférées sur le littoral métropolitain.
Sous la surface, un monde étrange se dévoile à toutes les profondeurs. Poissons virevoltant dans le soleil, crabes tapis sous un rocher, gorgones filtrant le plancton et s’épanouissant comme des fleurs de la mer. Ici, un petit poisson court se cacher dans une anfractuosité, espérant échapper à un prédateur. Là, un poisson herbivore en chasse se fait courser par un poisson carnivore. Les scènes s’enchaînent sans jamais être identiques. Colorée, toujours surprenante, la vie sous-marine enthousiasme le plongeur, qu’il soit débutant ou confirmé. Nos dix plongées préférées en France métropolitaine.
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L’épave du Donator, près de Hyères
Une des épaves les plus célèbres de Méditerranée repose par 51 m de fond, entre les îles de Port-Cros et de Porquerolles. Coulé sur une mine le 10 décembre 1945, le Donator, cargo de 78 mètres qui transportait des fûts de vin, est devenu au fil du temps une oasis de vie. Gorgones énormes, éponges et alcyonaires conjuguent leurs coloris tandis que les poissons s’ébattent sur le pont (sars, dorades, mérous) ou se cachent dans les cales (poissons-scorpions). Zone périlleuse du fait du courant ligurien et d’une récupération en pleine eau sous parachute alors que les temps de paliers peuvent être importants. À réserver aux expérimentés (NIII).
Contact plongée : espacemer-plongee.fr
Office de tourisme : hyeres-tourisme.com
Le sous-marine Le Rubis, près de Fréjus
Aller voir un sous-marin immergé titille forcément les palmes. Par 41 mètres de fond, coulé volontairement en 1958, ce sous-marin mouilleur de mines mesure 66 mètres de long, 7 de large et 8 de haut. Le contempler de l’avant donne une idée de sa masse et de sa puissance. Instruments, machineries et lance-torpilles peuvent être observés facilement. Si la visibilité est bonne, le sous-marin a l’air prêt à décoller pour une mission. Il est envahi par les congres, les bancs de sars, les sérioles et les girelles tandis que de belles gorgones rouges s’y déploient. Un très beau site, accessible uniquement s’il n’y a ni houle ni mistral.
Contact plongée : cip-frejus.com
Office de tourisme : frejus.fr
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Les Lavezzi, la richesse d’une réserve
Réserve Naturelle gérée par l’Office de l’Environnement de la Corse, l’archipel des Lavezzi compte sept îles. Les plongées autour de Lavezzu sont réputées pour les bancs de barracudas et la diversité des poissons rencontrés. Le site plaira aux débutants comme aux initiés. Un des hauts-fonds les plus connus est le sec du Pellu, appelé familièrement Mérouville. Une famille d’une trentaine de mérous bruns familiers car pas chassés depuis 1999 accompagnent les plongeurs.
Contact plongée : bonifacioplongee.corsica
Office de tourisme : bonifacio.fr
À Banyuls, incontournable cap Cerbère
Au nord de la frontière espagnole, Banyuls-sur-Mer et Cerbère se sont associées en 1974 pour créer la première Réserve naturelle marine française. Autant dire qu’aujourd’hui, la vie y fourmille, tant au niveau faune que flore. Barracudas, mérous, dentis, corbs pullulent n’ayant pas été chassés depuis 48 ans. Les spots de plongée les plus connus : Les Tyñes, Le Dôme, Les 3 moines, Cap l’Abeille Nord, Cap l’Abeille Sud.
Contact plongée : rederis.com
Office de tourisme : banyuls-sur-mer.com
Près d’Arcachon, le mur de l’Atlantique
1942. Vu de la mer, il fallait que le Mur ait l’air imposant pour empêcher les Alliés de débarquer. 2022. Sous l’eau verdâtre, avec une visibilité parfois timide, une quinzaine de blockhaus sont éparpillés sur plusieurs endroits à une profondeur accessible aux débutants (-20 mètres). Ces mastodontes construits par le troisième Reich sont désormais le havre de paix des calamars, dorades royales, tourteaux, araignées, congres qui s’y cachent. Ils sont parfois tapissés d’anémones et des nudibranches, sorte de limaces de mer de quelques centimètres, glissent sur leurs parois.
Contact plongée : plongeehippo.com
Office de tourisme : lege-capferret.com
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La ria d’Étel, idéale pour débuter
Imaginez un bras de mer qui entre dans les terres : une ria. Celle d’Étel, entre Lorient et Quiberon, offre un terrain de jeu idéal : pas de vagues, pas de clapot, pas de houle. Tombants ne dépassant pas 20 mètres de profondeur, fonds de sable qui ne découragent pas ceux qui ont peur du vide des abysses. La flore fixée sur les roches attire le regard par la beauté de ses couleurs : anémones-bijoux parées de rose, vert, jaune tandis que les éponges déclinent toutes les nuances d’orange. La faune pullule : crabes, araignées poulpes, seiches, nudibranches. Les congres cohabitent avec les homards qui mangent les restes de leurs festins, tandis que les bancs de tacauds déambulent de concert. Star des lieux : la dromie, petit crabe qui enserre dans ses pattes postérieures une éponge pour que sa carapace ne soit pas repérée des prédateurs.
Contact plongée : cercle-nautique-etel.fr
Office de tourisme : baiedequiberon.bzh/etel
Les intemporels Glénan, à Fouesnant
Au large de Concarneau, sous la surface bleue turquoise des « Tropiques bretons » se cache un univers où de grandes laminaires (algues brunes) dansent dans les courants. L’archipel des Glénan ayant été protégé, la vie y foisonne : congres, étoiles de mer, bancs de tacauds, homards, poulpes cohabitent avec les oursins et les anémones de mer. L’intérêt de ce site finistérien réside dans ces endroits abrités, sans courants, parfaits pour les débutants. Les plongeurs plus aguerris se feront plaisir sur les épaves: chalutier Mascaret (-37m), chalutier Notre-Dame (-27m), l’Alja, cargo norvégien naufragé en 1940 (-39m), le War Captain, vapeur transportant du charbon (-25 m), le Pietro Orseolo, cargo de 140m (-32m), le Galaxie, chalutier en fer de 35m de long (-30m).
Contact plongée : cip-glenan.fr
Office de tourisme : tourisme-fouesnant.fr
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Au large de Fort La Latte, près du Cap Fréhel
Au loin, on aperçoit le majestueux fort La Latte qui se détache sur son promontoire. Sur les rochers environnants, les guillemots de Troïl, oiseaux de mer qui ressemblent à des petits pingouins, volettent dans le ciel breton. Cap plein nord, sur une roche isolée plantée sur une grande plaine de sable. La plongée y est possible à marée basse pour les débutants (-20m) et à marée haute pour les confirmés (-36m). Les courants y sont assez forts, mais qui dit courants dit vie. Bancs de lieus, tacauds, vieilles à voir en pleine eau, congres et homards se partagent l’espace dans les anfractuosités rocheuses.
Contact plongée : Plongevasion (Saint-Cast, résidence capitainerie) 06 70 32 96 18.
Office de tourisme : dinan-capfrehel.com
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L’Amoco Cadiz, dans le Finistère-Nord
Breton, Alain Barrière met en musique le désastre du supertanker Amoco Cadiz qui pollue les côtes du Finistère et des Côtes-d’Armor sur 375 km de long au printemps 1978. Depuis, la résilience des écosystèmes a œuvré et l’épave est un site de plongée réputé sur lequel on ne s’aventure qu’à mortes eaux (coefficient de marée
Contact plongée : korejouplongee.com
Office de tourisme : iroise-bretagne.bzh
SS Leopoldville, le paquebot de Cherbourg
Cherbourg aussi possède son Titanic. Mais il est bien caché. Le Léopoldville est un paquebot de 146 mètres de long pour 19 de large coulé le 24 décembre 1944 par un sous-marin allemand U-486. Sa profondeur (hélice -57m) le réserve à des plongeurs aguerris (NIII). Le paquebot est couché sur bâbord et l’épave, bien que coupée en deux par l’explosion de la torpille, est en bon état. La poupe est bien droite. Les coursives sont accessibles.
Contact plongée : poleplongeenormandie.org
Office de tourisme : encotentin.fr/cherbourg