Située au nord-est de la Sardaigne, cette myriade d’îles et d’îlots granitiques est unique en Méditerranée. Longtemps inhabitées malgré leur position stratégique à l’entrée des bouches de Bonifacio, elles sont restées intactes. Un paradis de roches et d’eau, d’une beauté prodigieuse mais fragile.
L’ombre du catamaran se reflète dans un miroir turquoise, scintillant comme une pierre précieuse. Le bateau semble en apesanteur. L’envie de plonger dans l’eau pure est irrépressible. Le contact avec cette masse liquide tiède et translucide procure un sentiment de joie intense. Au fond, le sable blanc et lisse contraste avec les rochers ocre, plissés, creusés, scarifiés par l’érosion. Le vent chaud de l’été porte les odeurs de maquis provenant des buissons jaunes d’immortelles au puissant parfum épicé. Aux premières heures du matin, les yachts et les voiliers n’ont pas encore envahi ce triangle bleu irréel, baptisé par les habitants de l’archipel, « le manteau de la Madone ». Il se situe au nord-ouest de La Maddalena entre les îles de Santa Maria, Razzoli et Budelli.
Cette dernière abrite une plage mythique, la Spiaggia Rosa. Magnifiée par Michelangelo Antonioni dans son premier film en couleur, Deserto Rosso, elle doit son nom à des micro-organismes qui colorent son sable en rose…