Il n’y a pas que la dinde dans la vie ! Au Mexique, en Inde, en Pologne, d’autres mets parfois surprenants sont à l’honneur le jour de Noël. Tour d’horizon.
En Italie, les « panettone » (brioches milanaises aux fruits confits et aux raisins secs) ornent les tables à Noël. Au Portugal, la « bacalhau cozido » (morue servie en bouillie et accompagnée de pommes de terre, de chou cuit à l’eau et de pois chiches) est à l’honneur. En Allemagne, c’est le « lebkuchen », pain d’épice traditionnel, qui ravit les amateurs de sucré le 25 décembre. Quid des autres traditions culinaires du monde ?
Au Liban, le meghlé
Au pays du Cèdre, le dessert est à l’honneur à Noël avec le meghlé, également appelé meghli ou moghli. Ce mets, également préparé à l’occasion de la naissance d’un enfant, est confectionné à partir de cannelle, de cumin, d’anis, de riz, d’eau et de sucre. Des graines sont placées au-dessus de la crème élaborée à partir de ces ingrédients.
Rien à voir, donc, avec la bûche de Noël française : bien plus léger, le meghlé sait se faire une place dans les estomacs déjà remplis par les mezzé, taboulé, houmous et sambousik (chaussons fourrés) consommés jusqu’ici. Et il convient parfaitement aux intolérants au gluten – puisqu’il est traditionnellement réalisé avec de la farine de riz.
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Au Royaume-Uni, le Christmas pudding
Il trône au centre des tables au pays du thé : le « Christmas pudding » (« pudding de Noël » en anglais). Traditionnellement, sa préparation commence plusieurs semaines avant Noël. Le « stir-up Sunday » (« dimanche du mélange »), soit le dimanche avant le premier dimanche de l’Avent, marque le début de l’élaboration du Christmas pudding. Chaque membre de la famille met la main à la pâte – littéralement, puisque chacun tourne la pâte. Et pas n’importe comment : elle doit être mélangée d’Est en Ouest, en hommage au périple des Rois mages. Quelques pièces sont également glissées dans la pâte, pour garantir la richesse pendant l’année à venir.
Raisins secs, alcool, farine, œufs, levure, cannelle, zestes d’agrumes, pommes, chapelure, sucre roux, clous de girofle et graisse de rognons de bœuf… Les treize ingrédients utilisés à sa confection sont censés rappeler le Christ et ses douze apôtres. La touche finale ? Le houx. Déposé sur le gâteau une fois celui-ci cuit, il évoque la couronne d’épines du Christ. Le jour de Noël, le Christmas pudding est réchauffé à la vapeur et flambé au rhum ou au cognac.
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En Éthiopie, le wat
En Éthiopie, on ne fête pas Noël le 25 décembre… Mais le 7 janvier. C’est parce que les Éthiopiens respectent toujours le calendrier julien (calendrier utilisé dans la Rome antique après avoir été introduit par Jules César) qu’ils fêtent « Genna » (ou « Leddet »), la naissance du Christ, en janvier.
Noël est aussi l’occasion de rompre le jeûne, qui dure depuis quarante jours. Pour ce faire, les Éthiopiens préparent un ragoût de poulet épicé, le « wat ». Des abats trônent également au milieu de la table dressée pour l’occasion. Dedans, ils trempent une galette, « l’injera ». Autre tradition : pendant le repas de Noël, les Éthiopiens ne peuvent utiliser que la main droite pour se sustenter.
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En Espagne, le touron
La tradition culinaire espagnole risque de faire perdre quelques bouts de dents à certains. Et pour cause : le touron (« turrón » en espagnol), friandise traditionnellement confectionnée à partir de miel, amandes et blanc d’œuf (et, plus tard, de chocolat et de sucre), est très populaire à Noël au pays de Cervantès. En apparence, rien de périlleux, (sauf si vous êtes sujet aux caries) ? Eh bien si. En effet, de nombreuses variétés du touron existent mais, parmi elles, deux sont traditionnellement consommées par les Espagnols à Noël :
- Le « Turrón de Jijona » (« Xixona » en catalan). Xixona, dans la Communauté valencienne, est la commune où serait né ce touron qui a pour particularité, comme son surnom « turrón blando » (« mou » en catalan) l’indique, d’être plutôt facile à manger.
- Le « Turrón de Alicante », également appelé « turrón duro » (« dur »). A l’inverse, celui-ci est très dur. Contrairement au Turrón de Jijona, les amandes ne sont pas moulues : elles sont plongées entières dans le miel et le blanc d’œuf. C’est en mangeant celui-ci qu’il faudra faire attention à vos quenottes !
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En Inde, les kulkuls
Au pays de Gandhi, on raffole du sucré à Noël. Sur les tables de Noël indiennes, on peut retrouver une multitude de kulkuls, également appelés kidyo. Ces petites boules de farine sont sucrées et écrasées à l’aide d’une fourchette avant d’être frits. Parfois, elles sont ensuite colorées.
Une fois prêtes à être dégustées, hors de question de les garder pour soi. La coutume veut qu’on propose à tous ses voisins les kulkuls que l’on a confectionnés en famille. À noter que, pendant la fête de Diwali, les Hindous préparent également des kulkuls, qu’ils distribuent.
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En Pologne, du bortsch
Couleur par excellence de Noël, le rouge s’invite également dans les assiettes des Polonais le 25 décembre. Le soir de la « Wieczerza Wigilijna » (le « réveillon de Noël » en polonais), une soupe couleur grenat est proposée à la dégustation.
C’est le bortsch, soupe à la betterave et à la tomate servie avec une crème aigre. Dans certaines recettes, des pommes de terre lui sont également ajoutées. L’oplatek, pain azyme, trône également sur les tables du pays qu’on surnomme « La Terre des Champs ». À noter que le bortsch peut être servi chaud ou froid.
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Aux États-Unis, un jambon… à l’ananas
Avis à tous ceux qui fuient la pizza à l’ananas… N’allez pas aux États-Unis pour fêter Noël. Le « ham with pineapple » (« jambon à l’ananas » en anglais) est particulièrement apprécié des Américains le soir du 25 décembre.
Comme son nom l’indique, ce plat typique se compose d’une pièce de jambon, de rondelles d’ananas et de cerises, qui font office de décoration. La première recette du « ham with pineapple » remonte à 1925 et au livre « 99 Tempting Pineapple Treats » (« 99 friandises à l’ananas tentantes. »)
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Au Mexique, de la dinde au chocolat
Au Mexique, il y a bien de la dinde sur la table à Noël… Mais celle-ci est recouverte de chocolat. À proprement parler, le « mole poblano » désigne la sauce rouge-brun qui vient recouvrir la dinde déposée sur les tables lors des fêtes de fin d’année. Elle mêle piments, ail, oignons, cannelle, sésame, coriandre, tomates, clou de girofle et cacao.
Selon la légende, c’est une visite inopinée de l’archevêque dans le couvent de Santa Rosa de Puebla qui serait à l’origine de cette sauce. Les religieuses, qui n’avaient rien à lui servir, ont prié pour trouver l’inspiration pour un plat. La mole poblano était née. Quid du choix de la dinde ? Le récit veut qu’elle ait été la seule viande disponible sous la main des sœurs.
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Aux Philippines, le lechon
Les amateurs de viande ont de quoi faire le jour de Noël aux Philippines. Les végétariens apprécieront moins… La recette traditionnelle du 25 décembre implique un cochon de lait entier. Venant de « leche » (« lait » en espagnol, qui fait référence au porcelet), le lechon est rôti sur le gril pendant plusieurs heures avant d’être dégusté. Si chaque famille possède ses propres ingrédients secrets, du thym, du persil et du cumin sont retrouvés dans beaucoup de lechon de jour de Noël.
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