Cette taxe, qui existait déjà avant la crise du Covid-19 et dont le montant est désormais triplé, sera utilisée par le gouvernement pour financer le tourisme durable.
Le tourisme par la sélection ? C’est ce qu’entend développer le Bhoutan, royaume d’Asie du sud déjà très pointilleux en matière d’accueil des voyageurs (il n’a ouvert ses frontières aux touristes étrangers qu’en 1974). Dans un communiqué publié le 29 juin, le gouvernement a annoncé la réouverture du pays sans restrictions (fin de la quarantaine de quinze jours) le 23 septembre 2022. Tous les voyageurs devraient toutefois être soumis au «test and go» : l’obligation de subir un test PCR à l’arrivée et de s’isoler dans leur hôtel dans l’attente du résultat.
Autre changement, majeur : la suppression du forfait journalier (appelé Minimum Daily Package Rate), qui imposait aux voyageurs de dépenser un minimum de 250 dollars (200 dollars hors saison) par jour, un tarif qui comprenait l’hébergement, les repas et la fameuse taxe (Sustainable Development Fee), auparavant fixée à 65 dollars.
Cette suppression permettra aux touristes de choisir leurs hébergements, leurs guides et leurs options de restauration avec plus de flexibilité (plus besoin de passer par un tour-opérateur labellisé par les autorités pour organiser son séjour). Seule contrepartie : la taxe, elle, ne disparaît pas. Elle voit même son montant tripler. Il faudra désormais reverser 200 dollars (environ 190 euros) par jour au gouvernement pour fouler le sol du Bhoutan.
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Favoriser le tourisme «à valeur élevée»
D’après le communiqué du gouvernement publié en juin, cette taxe servira à «financer et construire un secteur touristique plus durable». Une sélection économique et assumée par le Bhoutan, qui a résumé cette stratégie par la formule suivante «Valeur élevée, faible volume». En clair, le tourisme respectueux plutôt que le tourisme de masse : « Le tourisme est une valeur stratégique et un atout national» a déclaré dans le communiqué le directeur général du conseil du tourisme bhoutanais, Dorji Dhradhul. «Veiller à sa soutenabilité écologique est vital pour assurer la sécurité des générations futures» a-t-il ajouté. Le ton est donné pour les touristes en quête de la découverte de l’Himalaya.
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