Secret bien gardé des Hellènes, cette péninsule montagneuse à 350 kilomètres au nord d’Athènes s’étire entre la mer Égée et les eaux calmes du golfe Pagasétique. Au milieu, un massif, luxuriant paradis de la randonnée, où s’accrochent des villages pittoresques qui fleurent bon la Grèce d’antan.
Par Sarah Chevalley (texte) et Laurent Fabre pour Le Figaro Magazine (photos)
Par les fenêtres ouvertes de la voiture s’infiltre un parfum de figue mêlé de terre mouillée. L’eau ruisselle sur le ruban d’asphalte, inonde la chaussée, comme sous la crue d’un torrent. Laissant les rivages du golfe Pagasétique aux reflets scintillants, la route s’élève au milieu d’une nature exubérante parsemée de grenadiers, pommiers, amandiers sauvages… Sortie des arbres, la voie s’engage sur une corniche, offrant une vue spectaculaire sur le golfe dont on devine la pointe en forme de doigt recourbé et les îles au sud, petites taches sombres posées sur l’eau, tandis que de l’autre côté, la silhouette de l’Eubée émerge, dominée au loin par les sommets du mont Parnasse.
La beauté et la richesse du Pélion n’avaient pas échappé aux dieux de l’Antiquité. Ils en avaient fait leur résidence d’été, délaissant pour un temps les cimes enneigées de l’Olympe. Dans la mythologie, l’ombre succède toujours à la lumière. À…