GRAND REPORTAGE – Au nord-ouest du pays, Hégra, deuxième ville la plus importante des Nabatéens après Pétra, en Jordanie, est désormais à la fois une destination archéologique et touristique dans la région d’al-Ula. Son ouverture aux étrangers déverrouille comme jamais le royaume des Saoud.
«N’as-tu pas déjà vu des paysages pareils ?» Oui, c’était à Pétra. Mais en arrivant à Hégra, en Arabie saoudite, on comprend qu’on n’a pas tout vu, pas tout compris. Hégra ouvre un nouveau chapitre sur les Nabatéens. Deuxième ville phare de leur royaume après leur capitale, en Jordanie. Les tombeaux rupestres y sont plus petits, mais répartis sur une étendue bien plus vaste aussi, que l’on piste en 4 x 4, et leur vision soudaine est une pure merveille. Il faut les voir quand le soleil couchant teint d’ocre ces chefs-d’œuvre troglodytiques qui s’érigent comme des joyaux dans les grands cirques sablonneux ceints de barrières rocheuses de grès et de basalte.
Dire qu’on est dans le Hedjaz ! Au nord-ouest de la péninsule arabique, cette région abrite les principaux lieux saints de l’Islam, les villes de La Mecque et de Médine. Or, on est là dans une histoire préislamique. Et c’est le lieu choisi par le prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS) pour lancer l’ouverture de son pays ultraconservateur…