À quelques milles marins au nord-ouest de Dubrovnik, au cœur d’un chapelet d’îlots sauvages, trois îles habitées – Kolocep, Lopud et Sipan – participèrent autrefois à la gloire de la république de Raguse. Longtemps abandonnés, leurs palais reprennent vie grâce à des étrangers passionnés et des Croates éclairés.
Par Sarah Chevalley (texte) et Éric Martin pour Le Figaro Magazine (photos)
Les éclaboussures du Postira forment un sillage argenté sur la nappe bleue de l’Adriatique ; au loin, les contreforts dénudés des Alpes dinariques s’éloignent lentement. Petit ferry au faux air de chalutier, le Postira relie chaque jour Dubrovnik aux îles Élaphites. Son ronronnement tranquille rythme la vie des îliens, à peine un millier d’âmes réparties dans tout l’archipel. La première escale est un confetti de roche calcaire de moins de 3 kilomètres carrés coiffé de splendides pinèdes odorantes et de criques enchanteresses. Longtemps repaire des pêcheurs de corail, Kolocep est une île sans voitures, où les Ragusains aiment venir se détendre le week-end munis de masques et de tubas, prêts à explorer les grottes sous-marines qui percent les falaises de la côte sud-ouest.
En semaine, les quelques gargotes au bord de l’eau attendent les clients nonchalamment. Dubrovnik n’est qu’à quelques encablures et déjà la quiétude…