PORTRAIT – La directrice générale d’Air France regarde avec satisfaction les passagers revenir en masse. Elle avait préparé sa compagnie en multipliant les initiatives pendant la crise du Covid. Des paris osés mais gagnants.
Avec la crise du Covid, alors que l’ensemble du transport aérien était à terre et son avenir très incertain, toute décision était un pari. À la tête d’Air France, Anne Rigail a fait des choix parfois très opposés à ceux de ses concurrents. Ainsi a-t-elle opté avant tout le monde pour une flexibilité totale des billets. Cette mesure court toujours alors que les compétiteurs resserrent tous les boulons. Mais, surtout, elle a tenu à ce qu’Air France maintienne une offre minimum sur quasiment l’ensemble de son réseau. Elle en récolte aujourd’hui les fruits : les avions sont pleins et la compagnie a gagné de substantielles parts de marché.
Son flair tient à son expérience. Anne Rigail, l’une des rares femmes à la tête d’une compagnie aérienne internationale, se met toujours à la place du passager. C’est qu’elle a commencé sa carrière à Air Inter – or, y a-t-il meilleure école que cette compagnie franco-française qui avait, bien avant EasyJet, inventé « l’avion facile » ? Depuis, la…