LE TOUR DU MONDE D’AGATHA CHRISTIE (2/6) – « Simple, primitive, immense, c’est ça, l’Afrique. » Infatigable, Agatha accompagne son mari Archie dans ses déplacements. Mais en secret, elle rêve de mystères à résoudre et de héros ténébreux…
Peu lui importe, au fond, ces interminables réceptions au Parlement ou ces après-midi en compagnie d’archevêques et de princesses, nobles sujets de la couronne britannique, avec lesquels elle s’entretient de météo et de toilette canine, pour éviter de révéler qu’elle n’a rien à leur dire, car nul détail n’échappe à sa plume d’épervier : « Un journal intime, c’est fait pour noter les sottises des autres, pas les siennes. »
Prenez les Hiam, des compagnons de voyage adorables et courtois, eh bien, ils passent leur journée à regretter d’être venus, et si ce n’était que les moustiques ou la poussière ! Mais ils trouvent aux maisons « un air trop hollandais ». Quant au major Belcher, qui se plaint de son pied, il connaît des sautes d’humeur soudaines, et pour un fruit jugé trop vert, rudoie le personnel de l’hôtel Mount Nelson.
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Agatha s’adapte et s’en amuse : le réel n’est rien d’autre qu’une intrigue qui s’ignore. Dans L’Homme au complet marron, le major Belcher s’appelle Eustace…