LE TOUR DU MONDE D’AGATHA CHRISTIE (4/6) – En voyage depuis huit mois, la reine du crime s’offre des vacances à Honolulu, oubliant pendant trois semaines la mission britannique. Elle s’adonne au surf avec son mari Archibald dans un élan que rien n’arrête: ni les coups de soleil, ni son costume de bain arraché par une vague. Dans l’eau, elle oublie tout, loin des intrigues et de la mort.
Elle boit l’océan du regard, une tasse de thé à la main. Agatha Christie est installée sous le lanai (véranda) du Moana Hotel (aujourd’hui, Moana Surfrider) sur la plage de Waikiki. Des éclats de rire et des notes d’ukulélé se mêlent au fracas des vagues. L’air est gorgé de gingembre et d’huile de coco. Ça sent les îles. À quoi pense-t-elle ? À la trame d’un roman autour d’une mort par noyade ? Non. Elle rêve de surf dont elle a goûté les premiers frissons à Muizenberg avec son premier mari, Archibald. « C’est l’une des sensations physiques les plus parfaites que j’aie jamais éprouvées », confie-t-elle dans son autobiographie. À peine arrivé à Honolulu, le couple part à l’assaut des eaux cristallines en surfant. « Forts de notre expérience en Afrique du Sud, nous pensions tout savoir. Or, c’est très différent à Honolulu. Votre planche, par exemple, est une grande plaque de bois, presque trop lourde à porter », écrit Agatha à sa mère. À l’époque, ces surfs pouvaient…