CITY GUIDE – De la presqu’île traditionnelle au nouveau quartier de la Confluence, en passant par les traboules des Canuts et le Vieux Lyon, suivez nos pas dans ce berceau gastronomique et culturel qui ne cesse de se réinventer.
Longtemps endormie, Lugdunum se réveille, sursaute, rebondit. Sous l’impulsion de jeunes chefs créatifs qui rivalisent avec les grandes tables étoilées, et grâce à des initiatives culturelles originales qui donnent un coup de jeune à la ville, Lyon se réinvente. En témoignent la construction de l’écoquartier de la Confluence, le succès du festival des Nuits sonores et de la biennale d’art contemporain dont la réputation dépasse largement les frontières de la région, ou encore la rénovation de l’Hôtel-Dieu, icône patrimoniale de la capitale de la soie devenue un nouveau lieu de la gastronomie lyonnaise. Suivez le guide !
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L’arrivée
À 2h de Paris et de Marseille, Lyon est aussi desservie par plusieurs grandes lignes de TGV avec au choix une arrivée à la Part-Dieu, pratique si vous séjournez dans le 6e arrondissement, le 7e ou à la Croix-Rousse, ou à la gare de Lyon-Perrache qui offre un accès plus rapide au sud de la presqu’île et au quartier de la Confluence.
Pour se déplacer dans la ville, les Transports en Commun Lyonnais (TCL) proposent des tickets 24h, 48h ou 72h qui permettent d’emprunter bus, métros et tramways à volonté (de 6,20 à 16€), ainsi que la Lyon City Card qui intègre l’entrée dans de nombreux musées ainsi qu’une visite guidée organisée par l’office du tourisme et une croisière sur la Saône. Cette carte est disponible en ligne, à l’office de tourisme ou aux stations Bellecour et Part-Dieu.
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En ce moment
À VOIR
Exposition « Sur la piste des Sioux »
Dans cet ovni architectural qu’est le musée des Confluences, on part, jusqu’en août 2022, sur la piste des Sioux, à la rencontre des Indiens d’Amérique. Objectif : déconstruire les stéréotypes qui ont longtemps façonné nos imaginaires et enfermé ces populations natives du nord du continent américain dans des clichés caricaturaux. Loin du folklore, cette exposition, à la scénographie particulièrement léchée, invite le visiteur à réfléchir sur leur condition du XVIe siècle à nos jours grâce à de multiples costumes, photographies, documentaires, sculptures et œuvres littéraires. Un voyage passionnant à explorer en famille.
Musée des Confluences, 86 quai Perrache, 69002 Lyon. Jusqu’au 28 août 2022. Entrée : 9€.
Tél. : 04 27 82 69 40. Ouvert du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30.
LA BONNE TABLE
Chez Pimousse
Après avoir fait ses armes chez La Mère Brazier, au Potager des Halles puis au Bistrot du Potager, le jeune Pierre-Michaël Martin, 33 ans, a décidé de voler de ses propres ailes en ouvrant le 9 juin 2021 son restaurant Chez Pimousse. Une adresse comme on les aime, avec un chef qui n’a pas oublié ses classiques mais qui rivalise de créativité pour faire de « l’inédit avec de l’ancien », en misant sur le meilleur de la production française. Sa devise se traduit également dans la décoration de la salle, sobre mais chaleureuse, avec de superbes tables en bois brut, et des luminaires et meubles chinés ici et là. Chez Pimousse, on se sent bien, chez Pimousse, on reviendra !
À la carte : 50 € environ, menu carte blanche à 70 €. Réservation recommandée.
Chez Pimousse, 27 quai Saint-Vincent, 69001 Lyon. Ouvert du lundi au vendredi midi et soir . Tél. : 09 82 47 73 60.
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L’HÔTEL EN VUE
L’InterContinental Lyon-Hôtel Dieu
Élu meilleur hôtel de France lors des World Travel Awards 2021, l’InterContinental est l’un des derniers nés de l’hôtellerie de luxe lyonnaise. L’établissement 5 étoiles, qui a investi en 2019 les locaux de l’Hôtel-Dieu, le plus ancien hospice de Lyon, se compose de 144 chambres et suites au charme délicat, qui mêlent architecture classique du XVIIIe siècle et décoration contemporaine. Doté d’une façade de 360 mètres qui longe le Rhône et coiffé d’un dôme magistral signé Soufflot, l’hôtel jouit d’une localisation parfaite pour découvrir à pied les incontournables de la ville. À partir de 260 € la chambre double avec petit déjeuner.
InterContinental Lyon-Hôtel Dieu, 20 quai Jules Courmont, 69002. Tél. : 04 26 99 23 23.
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JOUR 1 : PRENDRE DE LA HAUTEUR
Matinée
Première étape de cette escapade lyonnaise, la colline de Fourvière que l’on atteint en montant, depuis la place Saint-Jean, à bord de la «ficelle», le funiculaire local. De là-haut, la vue est magique et offre un panorama de la ville à 180°C, d’où se dégagent au loin les sommets des Alpes. Après une visite de la Basilique, construite à la fin du XIXe siècle, et du théâtre antique, il suffit de quelques minutes à pied pour redescendre vers le quartier du Vieux Lyon et ses célèbres traboules.
Typiques de la Renaissance, quelques-uns de ces passages couverts qui serpentent entre les immeubles sont ouverts au public, à condition de respecter la tranquillité des riverains. Poussez par exemple la porte du 54, rue Saint-Jean et vous découvrirez la plus longue traboule du quartier qui vous mènera à la rue du Bœuf. Derrière l’entrée du 2, place du Gouvernement, se cache une cour ornée de magnifiques voûtes d’ogive. La rue de la Juiverie recèle également quelques merveilles aux numéros 4, 8 et 10. Poursuivez votre marche jusqu’à la place Saint-Paul et traversez le pont de la Feuillée (prenez le temps de contempler la vue) pour rejoindre la pittoresque place Sathonay.
Déjeuner
Cette jolie place ombragée, qui accueille l’été des concours animés de pétanque, est devenue le nouveau repère des foodistas lyonnais. En implantant La Bijouterie rue Hippolyte Flandrin en 2015, le chef Arnaud Laverdin a contribué à moderniser le quartier (et toute la scène lyonnaise). Dans son restaurant bistronomique, on déguste, avec un menu en trois plats, une cuisine inspirée de ses nombreux voyages. Chez Sapnà, sa deuxième adresse rue de la Martinière, il propose une déclinaison ingénieuse de la cuisine de rue asiatique. Pour un déjeuner plus local, direction Le bouchon des filles où Isabelle et Laura revisitent avec brio les classiques de la gastronomie lyonnaise.
Après-midi
Une promenade digestive s’impose : direction la Croix-Rousse. Mais attention, ça grimpe ! Quartier des ouvriers de la soie, cette colline a une histoire mouvementée marquée par les révoltes successives des canuts au XIXe siècle. Elle conserve une atmosphère de village au caractère bien trempé avec, ici aussi, de superbes cours et traboules: le passage Thiaffait, qui regroupe aujourd’hui plusieurs boutiques de créateurs lyonnais, la Cour des Voraces et son escalier monumental, ou encore le passage reliant la rue Imbert Colomès à celle des Tables Claudiennes (du n°20 au n°55). Levez les yeux et observez les nombreuses œuvres de street art qui envahissent les murs (et les trottoirs) du quartier, sous le regard approbateur des habitants qui n’ont pas perdu leur esprit de rébellion. Du haut de la montée de la Grande-Côte, de la rue Pouteau, de la place Bellevue ou de la place Rouville, vous pourrez profiter d’une vue dégagée sur la ville.
Une fois sur le plateau, une récompense très, très gourmande vous attend. Installée au 3, grande rue de la Croix-Rousse, la boutique du maître chocolatier roannais François Pralus propose la meilleure brioche à la praline de la ville (voire du monde !), baptisée « praluline ». Attention, hautement addictive ! Si vous avez encore quelques forces, poursuivez votre chemin jusqu’au mur peint des Canuts, un trompe-l’œil de 1 200 mètres carrés qui illustre l’évolution de la vie quotidienne du quartier, et jusqu’à l’étonnant jardin Rosa Mir (ouvert d’avril à octobre). Redescendez ensuite les pentes par la montée Saint-Sébastien pour rejoindre la place des Terreaux et ses célèbres colonnes de Buren qui encadrent la fontaine Bartholdi, classée monument historique. En face, le palais Saint-Pierre qui abrite le musée des Beaux-Arts de Lyon et l’un des plus beaux jardins de la ville.
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Apéritif et dîner
Juste derrière la place des Terreaux, l’Opéra de Lyon, construit en 1831 avant d’être entièrement réaménagé par Jean Nouvel, cache un rooftop confidentiel à ne pas manquer. Du haut du 7e étage, vous bénéficierez d’un panorama inédit sur les toits du centre-ville et sur Fourvière. À la nuit tombante, l’atmosphère est saisissante.
Pour le dîner, foncez les yeux fermés chez Culina Hortus, la nouvelle table végétarienne de Thomas Bouanich. En cuisine: Adrien Zedda, un jeune chef prometteur de 24 ans, dont l’ambition est de faire découvrir toute la richesse du végétal avec ingéniosité. Pour ceux qui ne peuvent se passer de protéines animales, direction L’Établi pour sa cuisine locavore tout en finesse, ou chez La Mère Léa, un bouchon gastronomique qui bénéficie d’une merveilleuse vue sur les quais de Saône.
Soirée
La réputation des nuits lyonnaises n’est plus à faire. Pour une ambiance feutrée, rendez-vous au bar du Passage, un boudoir intimiste avec lumière tamisée et fond de musique jazzy. Les amateurs de cocktails inventifs pourront s’asseoir au comptoir de L’Antiquaire tandis que les adeptes de soirées endiablées iront à La Maison, un restaurant qui se transforme en dancefloor jusqu’à 4h du matin.
JOUR 2 : CAP SUR LA PRESQU’ÎLE
Matinée
S’il y a une passion que partagent les Lyonnais, c’est bien l’amour de la bonne chère. Le dimanche matin, les gastronomes se retrouvent dans les allées des Halles Paul Bocuse (Lyon 3e), un marché couvert qui rassemble les meilleurs artisans de la région. Parmi nos adresses préférées : la Maison Sibilia pour le saucisson brioché et les quenelles, Chez Antonin pour les huîtres au comptoir avec un verre de blanc limé, Sève pour sa délicieuse tarte à la praline ou encore Mons pour sa sélection alléchante de fromages. Ici, on joue des coudes, on se reconnaît et se salue de loin, on parle fort, et surtout on repart les bras bien chargés pour le repas dominical, une institution dans la vie des Lyonnais.
Partez ensuite à la découverte de la presqu’île. À pied, ou avec le bus C9, rejoignez la place Bellecour, une des plus grandes places piétonnes d’Europe. En son centre, la statue équestre de Louis XIV est devenue le point de rendez-vous des habitants qui ont l’habitude de se retrouver «sous la queue du cheval». Empruntez la rue de la Charité, réputée pour ses hôtels particuliers (au n°17, l’hôtel de Nervo construit en 1753, au n°30, l’hôtel de la Croix-Laval attribué à Soufflot, au n°34, l’hôtel de Villeroy qui abrite le musée des Tissus et des Arts décoratifs). Faites un crochet par la bucolique place Gailleton et son panorama sur les facultés qui bordent le Rhône, avant de rejoindre le paisible quartier d’Ainay.
Pause déjeuner
Là, à l’ombre de l’abbaye, un bouchon bourgeois fait de la résistance. Fondé en 1928, le Café Comptoir Abel cultive son esprit de bistrot de quartier avec ses boiseries, ses tables vintage et sa déco surannée. Repère d’habitués, à qui se mêlent toutefois de plus en plus de touristes, le restaurant propose les grands classiques de la gastronomie lyonnaise. Mention spéciale pour la poule au riz sauce suprême (on n’a jamais mangé un riz aussi goûtu !), la quenelle (version XXL) et le gratin d’écrevisses, plats phares de la maison.
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Après-midi
Au programme de l’après-midi, le nouveau quartier de la Confluence construit sur les anciens Docks de Lyon. Pour s’y rendre, monter à bord du tram T1 depuis la gare de Perrache jusqu’à l’arrêt du musée des Confluences, à l’extrémité sud de la presqu’île. Cet ovni architectural, conçu par l’agence autrichienne Coop Himmelb(l)au, abrite une importante collection d’histoire naturelle et d’ethnographie. Une visite de l’édifice s’impose, ne serait-ce que pour observer la prouesse de ses concepteurs et profiter de l’étonnante vue qu’offre la terrasse du quatrième étage, dont l’accès est gratuit.
Remontez ensuite les quais de Saône avec ses immeubles plus avant-gardistes les uns que les autres qui font de cette ancienne friche industrielle la vitrine contemporaine de la ville de Lyon. Parmi les vestiges du passé portuaire du quartier, la Sucrière, un ancien entrepôt de sucre réhabilité en lieu artistique et culturel. Les amateurs d’architecture pourront contacter Nicolas Bruno Jacquet, guide spécialisé en histoire de l’urbanisme, qui organise des visites privées du quartier très enrichissantes.
Une fois arrivé au centre commercial de la Confluence, embarquer à bord du Vaporetto, la navette fluviale locale qui vous ramènera en quelques minutes à Bellecour. Une promenade paisible au cours de laquelle vous pourrez admirer le charme des quais de Saône, avec leur enfilade d’immeubles colorés et de monuments historiques (notamment la cathédrale Saint-Jean et l’ancien Palais de Justice).
Fin de journée
Dernière escale de ce séjour lyonnais : le Grand Hôtel-Dieu, un ancien hôpital du XVIIIe siècle récemment réhabilité qui accueille désormais l’InterContinental, la Cité internationale de la gastronomie ainsi qu’un ensemble de boutiques et restaurants. Installez-vous dans les confortables fauteuils du Dôme, le bar de l’hôtel, avec au choix, en fonction de l’heure, un tea time de rêve ou un cocktail.
Carnet d’adresses
Bonnes tables
La Bijouterie, 16 rue Hippolyte Flandrin, 69001. Tél. : 04 78 08 14 03.
Sapnà, 7 rue de la Martinière, 69001. Tél. : 09 81 77 27 25.
Le bouchon des filles, 20 rue Sergent Blandan, 69001. Tél. : 04 78 30 40 44.
Culina Hortus, 38 rue de l’Arbre Sec, 69001. Tél. : 04 69 84 71 08.
L’Établi, 22 rue des Remparts d’Ainay, 69002. Tél. : 04 78 37 49 83.
La Mère Léa, 11 quai des Célestins, 69002. Tél. : 04 78 42 01 33.
Le Café Comptoir Abel, 25 rue Guynemer, 69002. Tél. : 04 78 37 46 18.
Sortir, boire un verre
Les Muses, 1, place de la comédie, 69001. Tél. : 04 72 00 45 00.
Le Bar du Passage, 8, rue du Plâtre, 69001. Tél. : 04 78 37 08 68.
L’Antiquaire, 20, Rue Hippolyte Flandrin, 69001. Tél. : 06 34 21 54 65.
La Maison, 4, rue Jonas Salk, 69007. Tél. : 04 72 72 96 96.
Le Dôme, 20, quai Jules Courmont, 69002. Tél. : 04 26 99 30 20.
Où dormir ?
MiHotel La Tour Rose, 22, rue du Bœuf, 69005. Tél. : 04 28 29 65 94.
L’Hôtel de l’Abbaye, 20, rue de l’Abbaye d’Ainay, 69002. Tél. : 04 78 05 60 40.
Souvenirs
Pralus (brioche à la praline), 3, grande rue de la Croix-Rousse, 69004 ou 32, rue de Brest, 69002.
Charcuterie Sibilia (quenelles, saucisson brioché, rosette de Lyon), Les Halles Paul Bocuse, 102, cours Lafayette, 69003. Tél. : 04 78 62 36 28.
Chocolats Voisin (coussins et quenelles en chocolat), 11, place Bellecour, 69002. Tél. : 04 78 37 79 41.
Chocolatier Bernachon, 42, cours Franklin Roosevelt, 69006. Tél. : 04 78 24 37 98.
La Belle Mèche (marque de bougies créée par un couple de Lyonnais), 32, rue de Brest, 69002. Tél. : 04 78 82 46 82.